Yves Clerget, Centre Pompidou, vice président de l’association « les promenades urbaines », membre fondateur
A tous les membres de Vivacités IdF passés et présents mes souhaits d’un franc succès pour ces troisièmes rencontres de l’éducation à l’environnement urbain
Je vous écris parce que je ne pourrai pas être des vôtres à mon grand regret, veuillez m’en excuser auprès de tous les organisateurs.
Je pense présentement plus a particulièrement, d’abord aux anciens militants, avec lesquels nous avons essayé de jeter les fondations, puis de bâtir une maison commune ouverte largement, à tous les vents qui passent. Ceci nous valu des débats riches et animés, parfois même avec des invectives.
Je me souviens d’une bataille homérique entre les partisans de l’environnement « pur et dur » dit « les environnementalistes » face aux dit «socio- cultureux », juste après un festival de la ville organisé chaque année à Créteil. Il s’agissait de faire du chiffre (nombres d’élèves reçu lors de cette manifestation). Des personnes peu formées à l’urbain et à ses subtilités pédagogiques avaient été réquisitionnées : des étudiants dans les domaines scientifiques et techniques proches des questions touchant à l’environnement. Toute la journée des classes entendait un discours standard sur l’affreux nuage de fumé qui sort de la centrale de chauffage urbain d’Ivry, alimentée par la combustion des déchets. « N’était-ce pas beau et non polluant, ce panache blanc qui marquait la limite, près de la Seine de Paris / Ivry ? », se demandaient les « socio-cultureux » non sans humour, et que dirais alors les enfants d’ouvriers des usines et de leurs cheminées, qui sont encore un symbole fort, même éteintes, faut-il les démolir comme ce qui fût suggéré par les étudiants en sciences de l’environnement. « Ces cheminées, ne constituent-elles pas un patrimoine de la mémoire ouvrière et entrepreneuriale ? » se demandaient-ils ingénument.
Cela me fait rire maintenant que c’est devenu une fable, mais comme dans toutes les fables la morale de l’histoire est pleine d’un enseignement féroce : gardons la fable et passons à autre chose. La cause est entendue. La fête, c’est aussi pour moi une fête que vous organisez, c’est aussi la régénération. Une fête rituelle de la régénération ; par delà les générations, il reste les opérations sur des terrains qui changent plus ou moins vite à plusieurs vitesse dans un même lieu. Pour comprendre cet in situ qui nous mord la nuque, je ne connais pas d’autres actions plus utiles que les promenades urbaines avec ce croisement des regards. Ceux que je connais mieux peuvent en témoigner pour avoir militer ensemble à l’’avènement de Vivacités IdF, en construisant le réseau francilien d’éducation à l’environnement urbain pour moi cela à toujours été avec des promenades urbaines, dans l’esprit de Citéphile. J’en ai organisé près d’un millier des années durant, de 4h à 8h, avec de nombreuses personnes de cet organisme. J’en suis au bilan, il faut que je trouve le moyen d’écrire sur ces promenades et sur d’autres que vous avez pratiqué sûrement ; une mise en commun des expériences est nécessaire, la diversité est l’un des acquis de notre réseau ; je lance un appel a vous tous.
Viva Vivacités Ile-de-France,
Viva les croisements des regards nature/culture en ville,
ET VIVE LE DÉPASSEMENT DES FILIÈRES MINISTÉRIELLES SEGMENTANT L’ACTION SUR LE TERRAIN.
Yves Clerget