David Lejeune, directeur de la Bouilloire, administrateur
Mon engagement au sein de Vivacités IDF remonte à 2001. L’association ne comptait pas encore de salariés. J’ai rencontré les membres du réseau par le biais de Patrick Neveu. C’est encore lui qui m’a incité à entrer au conseil d’administration. J’étais le petit jeune (j’avais alors moins de 30 ans) alors que le CA était essentiellement composé de « vieux de la vieille ». J’étais un animateur, donc un acteur de terrain, ce qui a apporté un regard différent au réseau. J’ai pris des responsabilités au fil du temps.
Même si si au début, je n’avais pas de plan tout fait en tête, j’ai aussitôt été convaincu que quelque chose était en marche : qu’avec Vivacités il allait se passer des choses. ll y avait une sorte d’émulation, quelque chose de bouillonnant. Les gens échangeaient au sein du réseau et se rencontraient. C’était festif, il y avait une bonne ambiance, les gens étaient content d’être ensemble. Mon arrivée dans le réseau m’a permis de prendre des contacts, de démarrer certains projets, dont l’animation de la Boite à Ville. J’ai été vraiment enthousiasmé car on partait d’un outil concret et intéressant. Pour l’anecdote, les premières rencontres entre le Graine et Vivacités se sont déroulées sur la péniche Damani, la péniche de Gérard Riou (administrateur de Vivacités), inaugurée en présence de l’architecte conceptrice du jeu.
De mes projets lancés en collaboration avec Vivacités IDF au titre de la Bouilloire, ce qui m’a le plus marqué c’est le questionnement au départ de tout projet. A Vivacités, on se pause des questions, on ne fait pas les choses pour les faire. On réfléchit toujours à la pédagogie, au mode d’action, à comment on propose les choses. C’est ça qui m’a intéressé c’est la pédagogie et l’éducatif de même que la participation des autres : comment faire émerger un projet, comment donner l’envie, comment on communiquer ? Car la création du réseau Vivacités, c’est déjà un événement en soi. Il y a là toutes les bonnes occasions pour créer un mouvement. L’approche de Vivacités IDF n’est pas passive mais active. La force du réseau, c’est de s’adapter au changement, aux différences. A Vivacités, on a toujours un temps d’avance : sur les modes d’intervention, sur les démarches. Les balades urbaines, au départ mal connues, sont à ce titre un outil intéressant parce qu’elles concourent à la participation active de ses parties prenantes sans qu’elles ne s’en rendent compte. Ce n’est pas que se balader, c’est aussi un échange, une discussion. Le réseau pourra créer dans les 10 ans avenirs un outil novateur basé sur une autre forme d’intervention, en anticipant les besoins des acteurs franciliens plutôt que les attendre. Vivacités tient son nom de là : Vivacités est là pour bousculer, interpeller, créer l’envie.
A l’avenir, Vivacités pourrait se tourner davantage vers les villes et avoir une démarche plus politique. Nous avons pourtant beaucoup d’institutionnels autour de nous. Vivacités aujourd’hui c’est presque une institution. L’association développe des démarches, des outils pédagogiques. Via son catalogue de formation, Vivacités IDF est appelé à se développer non seulement au niveau l’accompagnement de projet mais aussi sur l’axe de la formation professionnelle. Aujourd’hui l’éducation à l’environnement urbain une approche doit se rapprocher des entreprises. Longtemps, on a considéré que les associations et les entreprises appartenaient à deux mondes différents alors que l’on peux partager des valeurs. On a fait Les entreprises ont pignon sur rue. Elles ont des activités qui contribuent à la vie de départements. Du coup, elles sont aussi responsables de certains comportements. L’éducation à l’environnement urbain devrait davantage s’adapter à l’univers de l’entreprise et répondre à ses besoins en formant les salariés en interne, par exemple. Finalement quand on y pense, Vivacités IDF s’est développée depuis 10 ans. Il faut aussi laisser les choses murir. Avec son approche différente,Vivacités n’a jamais forcé à se faire connaître. Le défi c’est qu’il faut constamment arriver plaire et non à déplaire.
David Lejeune